Organisée par le Laboratoire d’innovation, le Laboratoire CinéMédias et la Chaire de recherche du Canada en études cinématographiques et médiatiques, cette activité a rassemblé une cinquantaine de professeurs et étudiants de domaines aussi variés que le cinéma, les neurosciences, la musique, la physique et l’éducation, entre autres.
C’est au pavillon de la Faculté de l’aménagement que s’est déroulée cette activité sur le thème du rythme perçu et du rythme non perçu. Ces rencontres inaugurent un programme de collaboration qui sera lancé à l’automne 2019 et qui réunira les lauréats des cinq prix Killam 2018 (en génie, en sciences humaines, en sciences naturelles, en sciences sociales et en sciences de la santé) dans le cadre d’une collaboration transdisciplinaire et intersectorielle inédite.
La journée a donc débuté avec la conférence du Dr Vladimir Hachinski, neurologue de renommée mondiale et lauréat du prix Killam 2018 en sciences de la santé. Le chercheur a littéralement captivé son audience avec sa conférence intitulée Neuroconnaissance : unir les arts et les sciences par la connaissance du cerveau, dans laquelle il a expliqué que la relation entre les arts et les sciences avec le cerveau pourrait fournir des concepts unificateurs qui permettraient de développer une méthode scientifique commune. Ce scientifique hors du commun a partagé le fruit de ses années de recherche, jalonnées d’expériences artistiques marquantes : de la lecture des poèmes de la Grèce et de la Rome antiques, à l’écoute de la Trieste Aphasic Choir, une chorale pour aphasiques, en passant par la composition d’une valse, orchestrée par Jason Stanford. Tout dans la recherche du Dr Hachinscki mène à l’étude du contrôle que le cerveau opère sur le cœur. Le neuroscientifique soutient que des études approfondies sur le rythme pourraient mettre au jour des liens insoupçonnés entre les rythmes physiques et ceux du cerveau et à leur tour, les liens entre les rythmes du cerveau et ceux de la musique, du langage, de la démarche corporelle et du cinéma.
Cette conférence fut suivie d’une période de lunch conviviale, où les participants ont pu visiter les kiosques des professeurs et étudiants exposants. Le Laboratoire CinéMédias, le BRAMS - Laboratoire international de recherche sur le cerveau, la musique et le son - CoCo Lab, dont les travaux portent notamment sur les neurosciences des systèmes, le Groupe de recherche en interprétation musicale, analyse et expression, ainsi que le Centre d’études avancées en médecine du sommeil ont présenté leurs travaux sur le rythme.
L’après-midi fut consacré à un panel où des chercheurs de différents domaines ont partagé leur expérience et leur vision de l’intersectorialité. Les panélistes invités étaient Simone Dalla Bella, codirecteur du BRAMS, qui a présenté une vidéo démontrant l’influence bénéfique du rythme et de la musique sur la démarche du patient Parkinsonien; Santiago Hidalgo, directeur du Laboratoire CinéMédias, nous a fait part de son projet sur l’impact des contenus audiovisuels à rythme rapide sur les enfants, en collaboration avec le CHU Sainte-Justine; Bruno Poellhuber, directeur du Centre de pédagogie universitaire (CPU), a quant à lui fait part des projets intersectoriels soutenus par le CPU. Parmi ces projets : Ville, territoire et économie circulaire (urbanisme, architecture, sociologie et HEC), Projet OPERA, microprogramme de 2e cycle constitué de 3 séminaires (musique, littérature, design, École nationale de théâtre).
Bonnie Swaine, professeure titulaire à l’École de réadaptation de la Faculté de médecine, a ensuite présenté son projet intersectoriel intitulé Un pas à la fois, mieux vivre grâce à la danse, dans le cadre du programme Audace, et qui démontre les bienfaits de la danse pour des personnes avec des troubles de santé mentale. Finalement, Isabelle Raynauld, professeure titulaire au Département d’histoire de l’art et d’études cinématographiques, a présenté un extrait de son film documentaire Le cerveau musical, qui sera diffusé en 2020 à Radio-Canada et sur Explora. L’effet de la musique et du rythme sur l’expression verbale d’enfants autistes est saisissant.
Suite à ces présentations, une discussion des plus stimulantes s’est amorcée entre les participants et les chercheurs invités. Comment intègre-t-on l’intersectorialité dans les cycles d’études supérieures ? Est-ce que toutes les disciplines appellent à l’intersectorialité ? Quels sont les obstacles à surmonter pour favoriser la collaboration d’experts dont les domaines semblent a priori diamétralement opposés au nôtre ? Et quels sont les bénéfices, et la réelle valeur ajoutée à travailler en intersectorialité ?
Le déroulement de la journée a été mené de main de maître par Thomas Carrier-Lafleur, stagiaire postdoctoral Banting au Laboratoire CinéMédias. Les hôtes de la journée, Julie Carrier, vice-rectrice associée à la recherche et aux études et André Gaudreault, titulaire de la Chaire de recherche du Canada en études cinématographiques et médiatiques, ont été comblés par ces rencontres, qui ont donné lieu à de riches échanges et à de potentielles collaborations.
Les premières rencontres intersectorielles sur le rythme ont ouvert grand la porte aux rencontres qui se poursuivront les 5 et 6 décembre 2019. Restez à l’affût !
L’équipe de production audiovisuelle du Laboratoire CinéMédias était sur place pour filmer l’événement. Vous pouvez visionner la vidéo relatant les moments forts de la journée.